En Zou libre: S18 J1

par **Stuntmandidi** Mer 1 Avr 2020 - 10:28

Camp de base de l'équipe, après le match

« Bon les gars, c’était pas terrible mais n’ayez crainte, ce n’était que notre premier match. Allez ! On débriefe. Qui veut commencer ?

- DepardEnefel : M’enfin ! On pouvait le gagner ce match oooh ! C’est quand même pas compliqué oooh ! Mais Bon Enefel, faut se réveiller les gars ooooh !

- Bidou :… (jette un jouet en plastique)

- Obelix : Leur ogre était gros.

- Ducamp : Je l’avais bien dit que manger des légumes avec la viande à la collation c’était pas une idée géniale !

- DepardEnefel : Mais je suis bien d’accord mon vieux, qu’est ce que c’est que ces petits trucs qui servent à rien avec le plat ? Et puis oooh ! Depuis quand on passe une bonne journée sans boire un coup oooh !

- Bidou : On va prendre l’apero ?

- DepardEnefel : Même pas mon vieux oooh, mais si on ne prend plus l’apéro c’est quoi la prochaine étape, on mange des pâtes aussi ? Non mais Pansement, faut se reprendre là oooh !

- Obelix : Je comprends pas les gens qui mangent autre chose que du sanglier. Ils sont fous ces sportifs.

- Stunt : euh ok les gars merci. Et sinon le match ? L’intellectuel, vas-y tiens ; tu n’as encore rien dit.

- L'intellectuel: Nonobstant des situations qui nous furent indubitablement favorables, au sens propre du terme s’entend – n’y voyez pas de ma part une figure de style alambiquée qui desservirait à coup sûr mon propos – nous avons aujourd’hui à vivre les affres d’une défaite dont on ne saurait mesurer à ce jour l’étendu des conséquences. Car s’il convient de pratiquer l’autocritique sans omettre les hommages à notre adversaire –d’usage certes, mais surtout dont le mérite ne saurait être remis en question sans faire entorse à la véracité la plus pure, valeur aussi indispensable qu’émerveillante dans ce monde qui est le nôtre – alors il est aussi du devoir de l’ogre que je suis de signaler que sombrer dans la honte serait contre-productif face au défi magnifique que nous nous sommes fixés, élevé certes, telle la barre que toise le perchiste avant de s’élancer avec la grâce et la célérité de l’homme sûr de lui et mû par la volonté féroce de se surpasser.

- Bidou : … (jette un gnoblar)

- Stunt : wokaaaay, quelqu’un d’autre peut-être ?

- Obelix : ils sont fous ces humains, y a un petit bonhomme tout bizarre qui est venu sortir DepardEnefel du terrain à lui tout seul ! Eux aussi ils mangent du sanglier ?

- DepardEnefel : Mais Bon Enefel oooh ! Il faisait froid, j’avais le nez qui coule, comment tu voulais que joue comme ça, sans même un petit verre pour se réchauffer ? C’est pas une vie ça oooh !

- Bidou : Moi je tape !

- Ducamp : je crois qu’on n’a pas su trouver le bon régime.

- Obelix : Ils sont fous ces humains. Même quand le ciel est tombé sur la tête du petit qui portait le ballon il n’a pas eu peur !

- Bidou : le petit, il était trop mignon

- L’intellectuel : Il me semble que la tentation de se reposer sur des éléments extérieurs, si elle est légitime, n’en reste pas moins qu’une fuite vers l’avant préjudiciable aux nombreuses échéances qui nous attendent et auxquelles il conviendra de faire face avec la conviction de l’alpiniste face à la montagne, pour qui reculer n’est pas une option mais dont le courage ne doit avoir d’égal que l’abnégation.

- Bidou : moi je tape ! (Jette une chaise)

- Ducamp : On s’est fait bouffer.

- Obelix : et puis ils étaient tellement petit que y en a que j’ai pas vu et qui m’a fait tomber quand on a repris le ballon.

- L’intellectuel : telle la souris face à l’éléphant, il convient de faire fi de toute considération physique sans quoi nous iront au devant de graves déconvenues dont il conviendra à tout le moins de retirer quelque chose de positif, chose que nous devrions nous efforcer de faire dès maintenant de sorte que d’une défaite jaillisse l’espoir, pierre angulaire de tout exploit futur. Quid de nos juste punitions, dont nos poings s’abattant sur les occipitaux adverses furent, telle la justice fondant sur le mécréant, les symboles aussi glorieux que finalement vains ?

- Stunt : bande de cons, vous avez raté le 2-1 en voulant mettre une correction de plus. Et vous auriez dû taper plus fort.

- DepardEnefel : Franchement oooh ! Tu crois que c’est le genre de chose qu’on a envie d’entendre ? Mais avec des phrases comme ça c’est un coup à arrêter de boire oooh !

- Ducamp : Boire ok, mais n’oubliez pas les protéines.

- Bidou : Moi je veux jus de pomme !

- Ducamp : Qu’est-ce que je disais ??

- Obelix : je suis triste. On a perdu deux petites choses vertes. J’aime bien les petites choses vertes.

- Bidou : … (jette un gnoblar)

- L’intellectuel : heureux celui qui meurt pour ce en quoi il croit. Reste alors la question, nos petits compagnons – non dénués d’ambitions et même de convictions, postulat indispensable à ce qui va suivre – croyaient-ils en ce match ? Sans doute, bien que l’on puisse en disserter plus avant mais là n’est pas mon propos. A supposer qu’ils y aient cru donc, quel sens devrait-on donner à ce mot qui, s’il est bel et bon, est riche de plusieurs interprétations toutes plus légitimes les unes que les autres ? Ont-ils cru au résultat, ont-ils cru au bien-fondé leur tâche, où ont-ils tout simplement été mangés tout cru ?

- Ducamp : Ah ça c’est bon ça, n’hésitez pas sur la viande crue.

- Obelix : Mais je préfère la viande cuite.

- Bidou : moi je veux PAS manger ça !

- DepardEnefel : crue, cuite, de toute façon l'important c’est le vin qui l’accompagne non ?

- Stunt: OK merci les gars, on va s’arrêter là. Donc si je résume, on avait la balle, DepardEnefel s’est fait surfer par un receveur, le sorcier a foiré son éclair, on perdait 1-0 à la mi-temps (le tout sous le blizzard). Puis à la reprise, on a réussi à reprendre la balle mais l’esquive ratée par Obelix parce qu’il n’avait pas vu le receveur derrière lui nous fout en l’air la contre-attaque, on y laisse deux gnoblars et sur le dernier coup d’envoi DepardEnefel pense à l’apero et oublie d’aller marquer. Et l'adversaire a très bien joué par dessus le marché. On est bon ?

- Bidou : Moi je tape !

- Obelix : j’ai faim.

- Ducamp : Ils étaient pourtant rouge, la bonne couleur de viande.

- DepardEnefel : bon allez, on va boire un coup de rouge oooh !

- L’intellectuel : la concision y gagnera ce que l’exactitude y perdra, mais soit.

- Ok merci. On pourra faire plus court la prochaine fois ? »